LE CANADA A T-IL PERDU DE L'INFLUENCE SUR LA SC�NE INTERNATIONALE?
Dans un courriel, Nathalie pose la question suivante: "Selon votre point de vue, le Canada a-t-il perdu du pouvoir sur la sc�ne internationale au cours des derni�res ann�es?" R�ponse: Oui. Et cela est, pour beaucoup, d� � l'�mergeance de nouvelles puissances sur la plan�te. L'�nonc� sur la politique internationale du Canada qui avait �t� rendu public par le gouvernement du parti lib�ral en 2005 faisait r�f�rence aux "nouveaux g�ants" que sont les nouvelles puissances du monde en d�veloppement, comme la Chine, l'Inde et le Br�sil. On y soulignait que dans ce nouveau contexte international, le classement traditionnel du Canada parmi les puissances moyennes �tait d�pass� et ne correspondait plus � la r�alit� actuelle de la distribution du pouvoir. Cela se v�rifie notamment dans les n�gociations qui sont men�es sous l'�gide de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Il y une douzaine d'ann�es, le Canada y jouait encore un r�le de premier plan en tant que membre d'un groupe restreint de n�gociation qui comprenait �galement les Etats-Unis, l'Union Europ�enne et le Japon. Aujourd'hui, le Canada ne fait plus partie de ce groupe restreint o� on retrouve par contre l'Inde et le Br�sil en plus des Etats-Unis, de l'Union europ�enne et du Japon. Sur le plan diplomatique, plusieurs regrettent le r�le de m�diateur qu'a pu jouer le Canada dans le pass�. On �voque toujours les initiatives de Lester B. Pearson lors de la crise de Suez de 1956. Mais il faut reconna�tre que dans le Proche-Orient d'aujourd'hui, le Canada est � peu pr�s absent en ce qui concerne les initiatives diplomatiques, contrairement � d'autres pays qui ne sont pas pour autant des grandes puissances comme la Norv�ge ou la Suisse. Le Canada appartient n�anmoins � un club s�lect: le G8. Mais le G8 correspond de moins en moins � la r�alit� de la v�ritable distribution du pouvoir. C'est pourquoi l'ancien premier ministre canadien, Paul Martin, avait propos� d'�largir � 20 le membership, histoire de faire en sorte que ce club s�lect continue d'exister toujours avec la participation du Canada. Il est loin d'�tre certain, en effet, que le Canada, comme l'Italie �galement, seraient invit�s � participer � un tout nouveau groupe de pays influents qui serait cr�� aujourd'hui sans �gard � la composition du G8. Pour affirmer sa puissance dans l'actuelle configuration g�o-politique mondiale, le Canada compte d'abord sur ses ressources naturelles. L'�nonc� de plitique internationale du gouvernement lib�ral affirmait que la demande grandissante de produits de base et d'�nergie dans le monde pouvait �tre synonyme de "nouveau pouvoir �conomique et strat�gique pour le Canada." Le premier ministre Stephen Harper va tout � fait dans le m�me sens lorsqu'il dit que le Canada est une "superpuissance �nerg�tique �mergeante." Stephen Harper a dit encore ce mois-ci que l'une des priorit�s premi�res de son gouvernement est de "r�tablir la stature et l'influence du Canada sur la sc�ne mondiale." Et il ajoute du m�me souffle que le Canada joue un "r�le de premier plan dans la mission des Nations Unies en Afghanistan." Il reste maintenant � voir si cette participation importante canadienne � la guerre en Afghanistan aura r�ellement un effet sur le degr� d'influence du Canada au sein de l'OTAN et dans d'autres instances internationales. Le v�ritable test risque de se produire beaucoup moins loin. Le gouvernement canadien a d�cid� d'affirmer sa souverainet� dans l'Arctique en investissant notamment dans la construction de nouveaux navires de patrouille et dans la cr�ation de nouvelles installations militaires et civiles dans l'Arctique. Comme la Russie et les Etats-Unis revendiquent �galement des droits sur le sous-sol de l'oc�an Arctique, il faudra surveiller de pr�s l'�volution de ce dossier qui ne peut avoir qu'un impact majeur sur le statut futur du Canada comme puissance. Jean B�riault Chroniqueur de politique �trang�re [email protected] 21 septembre 2007
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avec les auditeurs de RCI sur les questions reliées
à la politique étrangère du Canada.
Toutes sortes de questions peuvent être abordées
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JEAN BÉRIAULT
Etudes:
• Doctorat en Histoire (Relations Internationales) de l'Université de
Paris-Sorbonne
obtenu en 1976 suite à la soutenance d'une thèse sur la politique étrangère
chinoise. •Baccalauréat spécialisé en Science politique.
(Relations internationales) UQAM. 1972.
• Baccalauréat ès Arts obtenu au Collège Jean-de-Brébeuf
en 1970.
Vie professionnelle:
A Radio Canada International, chroniqueur spécialisé en politique étrangère
canadienne et affaires internationales depuis 1997 et chef-de-pupitre depuis
plus de 20 ans. Effectue des reportages à l'étranger, aux Etats-Unis,
en Europe, au Proche-Orient et en Asie, pour assurer notamment la couverture
des négociations commerciales multilatérales sous l'égide
du GATT ainsi que celle des sommets de l'OTAN de 1999 et de 2002. Collabore à diverses
publications dont le magazine " Le 30 " pour une chronique mensuelle
sur la liberté de la presse dans le monde de 1993 à 2003. (www.fpjq.org). |
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